rencontres A.Benedetto, avant guerre

Les rencontres André Benedetto se sont déroulées chaleureusement au milieu des dessins de Pierre François et de témoignages et interventions diverses, du 23 au 25 octobre 2015.

L’urgence est depuis le 13 Novembre devenue affaire d’état.
Crier ne suffira plus, sauf à devenir d’une stridence insupportable.
Commémorer, chanter, agiter des drapeaux,… dérisoires danses de pluie.
Prendre les textes du Chant des partisans, de l’Internationale, de la Marseillaise au pied de la lettre, une tentation suicidaire sans armes…
La Science a eu raison de siècles d’obscurantisme et de soumission, avant d’être complice de la réduction planétaire de l’homme à la marchandise virtuelle.
Urgent, écrire et faire et refaire un nouveau prototype…

« Matinée d’ivresse »

O mon Bien ! O mon Beau ! Fanfare atroce où je ne trébuche point ! Chevalet féerique ! Hourra pour l’oeuvre inouïe et pour le corps merveilleux, pour la première fois ! Cela commença sous les rires des enfants, cela finira par eux. Ce poison va rester dans toutes nos veines même quand, la fanfare tournant, nous serons rendus à l’ancienne inharmonie. O maintenant, nous si digne de ces tortures ! rassemblons fervemment cette promesse surhumaine faite à notre corps et à notre âme créés: cette promesse, cette démence ! L’élégance, la science, la violence ! On nous a promis d’enterrer dans l’ombre l’arbre du bien et du mal, de déporter les honnêtetés tyranniques, afin que nous amenions notre très pur amour. Cela commença par quelques dégoûts et cela finit, – ne pouvant nous saisir sur-le-champ de cette éternité, – cela finit par une débandade de parfums.

Rire des enfants, discrétion des esclaves, austérité des vierges, horreur des figures et des objets d’ici, sacrés soyez-vous par le souvenir de cette veille. Cela commençait par toute la rustrerie, voici que cela finit par des anges de flamme et de glace.

Petite veille d’ivresse, sainte ! quand ce ne serait que pour le masque dont tu as gratifié. Nous t’affirmons, méthode ! Nous n’oublions pas que tu as glorifié hier chacun de nos âges. Nous avons foi au poison. Nous savons donner notre vie tout entière tous les jours.

Voici le temps des Assassins.

« Matinée d’ivresse », A.Rimbaud- Illuminations

avec la contribution de quelques fidèles de l’empire, j’ai réalisé à l’occasion un dernier document de 80′ tournant autour de ce qu’il nous reste d’André Benedetto, une recherche du temps perdu, un poème soliloque, le son glacé de l’âme des allumettes, au fin fond de la Camargue avec les mouettes.

Textures, voir le film

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