Benedetto sous blister, Benedetto revival

Samedi 16 novembre 2019 à 17h à la Maison Jean Vilar

10 ans après la disparition d’André Benedetto, Frances Ashley, sa compagne dans la vie et au théâtre, a confié ses archives d’auteur à la BnF.La genèse de plus de 120 textes, destinés à la scène et pour certains inédits, est ainsi tracée dans une centaine de boîtes conservées par l’antenne avignonnaise de la BnF par Lenka Bokova, conservatrice responsable de l’antenne BnF- Maison Jean Vilar
L’exposition donne à voir les richesses de ce fonds désormais consultable par le public.

Dans des vitrines, sous verre, toute la rage froide de l’écriture du poète est désormais ordonnée, épinglée. Innombrables notes de spectacles en cours ou en gestation, retouches, ébauches, copeaux, éclats de marbre.
Cela témoigne à mes yeux d’autre chose.
Le matériau écriture/théâtre comme une créature vivante, rebelle, rétive, à maintenir en vie par une pression, une tension, un surmoi incessant. Une flamme entretenue, le temps d’une existence. Tout le reste, c’est de la décoration conceptuelle.
L’inauguration a été accompagnée de lectures de textes d’André Benedetto

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puis on est passé au théâtre pour voir le spectacle « Une formidable envie de vivre », monté par Sébastien Benedetto avec des textes d’A.B. dits en live par lui-même et d’autres avec la voix d’André et de Claude Djian.
Musiques de boite de nuit de Sébastien et de Farina. A des moments, j’ai retrouvé les répétitifs de P.Glass dans « Einstein on the beach ».
La danseuse Lia Fayollat, l’écriture « décor », vient poser sa plume, ses calligraphies et ratures, épouse les murs, au sol géomètre, à la base des piliers de béton.
Sébastien se déplace, arpente la scène et passe d’improbables diapositives lacunaires avec le vieux projecteur Kodak.
Quand il dit les textes en live, il se cache un peu derrière l’ombre de la musique. Quand il sera complètement sûr de sa légitimité, il viendra les dire en pleine lumière au bord de la scène, prise de risque, avec juste une base rythmique à deux temps en soutien.
« Et alors, vous réapprendrez à danser à l’envers comme dans le délire des bals musette et cet envers sera le véritable endroit ».

J’attendais ce moment depuis longtemps. La relève. Un truc baroque en phase. La poésie d’André Benedetto est une poésie de voyou, le contraire d’un gargarisme. Elle est armée et s’affirme au milieu des herbes folles et des bruits de la circulation. C’est une injonction de roi au royaume de ses douleurs. Elle n’attend pas de compliment.

JMP/20/11/2019

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